GRB 250706B : un levé d’« afterglow » capté depuis l’espace
Le Le 6 juillet 2025, l’Univers a offert un spectacle impressionnant. À 16 h 45 min 22 s UTC, le vaisseau spatial Konus-WIND a été surpris par un puissant éclair de rayons gamma de 40 secondes, plus tard catalogué sous le nom de GRB 250706B. Si ce sursaut gamma (Gamma-Ray Burst, GRB) s’est distingué par son éclat initial, c’est son afterglow (lueur rémanente) qui allait véritablement retenir l’attention.
Dix minutes après l’explosion initiale, la lumière déclinante de la lueur rémanente est apparue au-dessus de l’horizon terrestre et dans le champ de vision de l’instrument LAT à bord du satellite Fermi, qui a enregistré des photons atteignant des énergies aussi élevées que 21 milliards d’électronvolts. Puis, dix minutes plus tard, à 17 h 06 min 04 s UTC, lorsque le sursaut est apparu de derrière la Terre pour SVOM, son instrument ECLAIRs a été déclenché, non pas par le flash initial d’émission prompte des photons, comme c’est habituellement le cas, mais par la brillante lueur rémanente en rayons X. C’était la première fois qu’ECLAIRs se déclenchait sur la lueur rémanente d’un sursaut, rendu possible grâce à son mode de déclenchement spécial par imagerie et à son seuil d’énergie bas de 4 keV.

SVOM a réagi rapidement, s’orientant vers la source en moins de trois minutes. Ses télescopes embarqués, MXT et VT, ont capturé la lueur rémanente, permettant de localiser la position du sursaut avec une précision inférieure à la fraction d’une seconde d’arc. Cela a permis à l’instrument X-shooter installé au Very Large Telescope au Chili de mesurer son décalage spectral à z = 0,942, soit une distance de 6,3 milliards de parsecs, à une époque où l’Univers n’avait guère plus que la moitié de son âge actuel.
Enfin, un mois plus tard, le 5 août, après que la lueur rémanente se soit finalement éteinte, l’instrument NIRSpec du James Webb Space Telescope a révélé la signature indubitable d’une supernova de type Ic à raies larges au même emplacement — la marque caractéristique de l’effondrement du cœur d’une étoile massive, confirmant l’origine collapsar de GRB 250706B. La richesse et la qualité des données collectées sur cet événement devraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre en détail la physique à l’œuvre et de tenter d’expliquer pourquoi il a été si lumineux.
GRB 250706B n’était pas qu’une simple détection de plus. C’était une rare montée d’afterglow : un lever de soleil cosmique, lorsque la lumière d’une explosion cataclysmique passée a franchi l’horizon terrestre pour entrer dans le champ de nos instruments. Si un humain doté d’une vision en rayons X avait été à bord du satellite SVOM, il aurait lui aussi assisté à un spectacle extraordinaire, non pas la lueur dorée familière de l’aube, mais par l’élévation soudaine d’une lueur rémanente lointaine, née de la mort violente d’une étoile survenue il y a des milliards d’années.